Sophie Convers

Sophie Convers, Le street art ou l’art de rendre l’art accessible

BTS design de mode en poche, motifs géométriques en tête et pinceaux en main, Sophie Convers parcourt les avenues de Lyon et d’ailleurs pour mettre des couleurs sur les murs.

Artiste à plein temps, elle a choisi la rue comme terrain d’expression. Un choix esthétique, puisque « l’art embellit la ville et les fresques apportent plus de joie qu’un vilain mur gris », mais aussi un choix politique : « il me tient à cœur de rendre l’art accessible à tous, de ne pas le cantonner aux galeries ».

Cet art ouvert à tous, Sophie Convers le travaille en puisant dans des influences hétéroclites. Impossible d’ignorer, en regardant ses grandes oeuvres mosaïques, l’inspiration qui lui vient de Paul Klee ou de Sonia et Robert Delaunay. Mais on trouve aussi dans ses références le mouvement architectural italien Memphis et son art du design bariolé, les fresques tout en rondeurs d’Alex Proba, les traits minimalistes de Nelio et les couleurs vives de William Lachance. Mais au-delà des arts visuels, Sophie Convers puise aussi dans d’autres domaines artistiques, avec une affection toute particulière pour les symétries pastel de Wes Anderson au cinéma et, plus que tout, « BEAUCOUP de musique ! ».

S’essayer à tous les styles

Pas très étonnant, avec la tête pleine d’influences aussi diverses, d’apprendre que Sophie Convers s’est essayée à de nombreux styles et a exploré beaucoup de pratiques : « Je viens des arts appliqués, et j’ai d’abord travaillé plusieurs années dans la mode et le graphisme textile. Parallèlement à ça, j’ai touché un peu à tout : j’écris, j’ai fait beaucoup de photo, et je fais des collages depuis toujours ».

Le collage, justement, a été le premier pas vers sa pratique artistique actuelle : « Ce sont les collages qui m’ont menée à la peinture. J’ai commencé à faire des collages abstraits à base de formes et de couleurs que je découpais dans les magazines, puis j’ai eu envie de peindre le même genre de compositions que je créais en découpant des photos ». Un médium qui continue d’irriguer sa créativité, puisqu’elle reconnaît que le collage reste ancré dans sa façon de composer ses peintures.

Sophie Convers a aussi l’art de varier les supports et les outils. Plutôt habituée à l’acrylique, qu’elle complète parfois de traits et de couleurs à la bombe ou aux pastels gras, elle pose ses peintures sur toutes les surfaces : « des toiles, des murs, du bois, des meubles », avec une préférence marquée pour « des matériaux de récup’, des planches ou autres qui seraient partis à la benne et auxquels je peux donner une seconde vie ». D’où le plaisir de peindre dans la rue, cet immense terrain de jeu pour ceux qui, comme Sophie, aiment égayer la grisaille urbaine en l’habillant de « couleurs vives et de contrastes vibrants ».