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Instant : 7 jours, 7 fresques, 7 sons par Cest etrange, Brice Luu et Ilycite

L’artiste Cest etrange de muz mural media associé au musicien Brice luu et au vidéaste / photographe ilycite se sont fait le pari un peu fou de réaliser une fresque et une musique tous les jours pendant 7 jours et de documenter le tout en photos et vidéos.  Le trio aidé de Pyer_vie a accepté de nous recevoir pour un interview à chaud de leur expérience avant de présenter le projet au grand public dimanche 27 novembre 2022 à l’atelier garage, rue d’Anvers dans le 7 art de Lyon.

Retrouvez les liens du projet en fin d’article.

Street-art-Lyon : première question, pourquoi “instant” quel est le principe quel est le projet ? 

Cest étrange : c’est à la base, sans parler du titre en lui-même, c’était l’envie de créer un projet avec Brice luu et c’est étrange, moi-même. On allait, pendant une semaine, faire une fresque et un son par jour. On a décidé de l’appeler “instant” parce qu’on a utilisé l’instant pour orienter les thèmes de nos créations. 

Brice Luu : oui et puis la démarche de cest étrange en peinture et avec muz c’est surtout les souvenirs, c’est des choses qui rassemble un peu tout le monde, même si ce n’est pas précisément les mêmes. Faire un truc spontané et sur l’instant, sachant qu’on a décidé dans la journée de ce qu’on allait faire et on le faisait, c’était assez approprié. 

SAL : Donc en flux tendu, le matin vous vous levez, vous choisissez le thème et vous partez. Vous connaissiez déjà le lieu sur lequel vous alliez peindre ? 

Cest étrange : On avait des idées, on avait déjà repéré plusieurs lieux, une dizaine de murs à peu près. En fonction du thème qui tombait et ensuite de l’orientation que prenait Brice dans ce qu’il faisait, ça m’inspirait une maquette avec un format, par rapport aux photos de notre bibliothèque. Et à ce moment-là, on se disait que ça passerait bien pour tel ou tel endroit. 

SAL : Pour resituer, Brice, toi tu faisais quoi exactement ?  

Brice Luu : moi je faisais la musique, donc on se donnait rendez-vous le matin, on se donnait un thème au café et de là on partait chez moi. Je commençais à composer la musique, donc je fais la musique sur ordinateur, et Cest etrange commençait sa maquette, de là, je continuais, lui dès qu’il avait sa maquette il partait peindre et je le rejoignais sur place à 17h, quand j’avais fini. 

SAL : Qu’est-ce que vous avez vraiment cherché ? quelle complémentarité ? Pourquoi une musique avec une peinture ? 

Brice Luu : c’est plutôt dans l’autre sens, parce que ça partait vraiment d’une envie de faire un projet ensemble et donc, dans l’idée, d’associer ces trucs là comme on pouvait les associer par un thème et du coup, c’était aussi l’idée d’être en flux tendu qui nous a plu. 

Cest etrange: une chose aussi qu’il faut préciser sur “instant”, c’est que c’est un travail à 3, il y avait aussi ilycite. L’idée a émergée de nous 2 et on a décidé de le mettre dans la boucle parce qu’il était aussi dans cette envie de créer et le fait d’immortaliser nos travaux, c’est ce qu’il nous fallait. Nous ce n’est pas trop notre spécialité, lui il est photographes / vidéastes. Il nous a suivi toute la semaine avec son appareil photo argentique et son camescope VHS en plus d’avoir fait le montage de tout le fanzine, il fait partie d’”instant” à part entière. 

SAL : Le nom “instant” d’où il est venu ? c’était justement parce que c’est un jet, comme ça, spontané ? 

Cest etrange: Ouais c’est ça, dans le jet, il y avait aussi un rapport à l’instantané d’un clip, d’une photo, l’instantané d’une des photos qui nous inspirent, des moments figés qu’on retranscrit sur des murs et des moments, des instants que capture Brice qui dure à peu près 3 min, un instant qu’on passe à écouter. 

SAL : Origine du projet : vous vouliez faire quelque chose ensemble, une partie de photo vous voulez mettre du son par-dessus et en définitive vous avez été suivi par un vidéaste qui retrace toute la démarche. 

Cest etrange: Ouais, il y avait aussi dans le projet le fait qu’on se rejoignait le matin et ça partait en discussion. Ilycite pouvait orienter les sujets et y a pas mal de thèmes qui sont sorties de ses idées. “instants” aussi, je crois que ça venait d’une de ces idées. 

Pyer vie : C’est un peu aussi la volonté de créer du contenu, de se pousser à mettre des choses en place, à monter un projet complet, à rester, à continuer d’exercer un peu, se pousser à faire des choses. Ilycite a besoin de modèle pour faire de la photo, de la vidéo. Il a envie de tester des choses, Cest etrange et Brice c’est un peu la même chose. 

Cest etrange:  quelque chose comme ça et le fait d’être à 3, ce n’est pas plat comme à 2. Il y a vraiment des moments où c’était dur et il y en avait 2 qui n’en pouvaient plus mais il y en avait toujours un qui était là pour relancer la machine. La triade c’est quand même particulier par rapport à un duo, je trouve, c’est tout le temps en mouvement. 

SAL : Une force de propositions constante de de la part d’un des trois ? 

Cest etrange : Ouais, c’est ça, la motivation, il y avait tout le temps un moment où il y en a un qui était plus motivé que les autres et qui poussait un peu le reste. 

Brice Luu : Il y a aussi le fait que le projet avait une date de fin aussi parce que les projets artistiques ça peut durer une éternité donc là on savait que c’était un jour et à la fin de la journée, c’est fini ! Peu importe ce qu’on a, c’est là, on l’assume et c’est notre truc. Le fait d’avoir une deadline ça a aidé aussi à être à fond et à trouver des choses. 

 SAL : et alors quels ont été ces “instants”, qu’est-ce qui en est ressorti ? Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir telle ou telle photo ou tel instant ? 

Brice : le lundi, on avait envie, on était chaud, on avait hyper hâte, ça faisait trop longtemps que ça traînait, on avait envie de s’y mettre. Le lundi, le thème c’était un peu “la rentrée”. On n’a pas dit de mot fixe mais c’est un peu ça. Le lundi matin, c’est l’excitation et en plus la peinture était vers Guillotière, du coup, un endroit où il y a beaucoup de passages et les gens vont bosser et du coup c’était un peu ça l’idée. 

Cest etrange : Brice a fait un son très dense, très lié à la population qui était inspirée de la grande rue de la Guillotière, on savait où on allait mettre le mur donc on s’est dit « il y a du passage un peu multiculturel”, on l’a appelé comme une espèce de gouttière du quartier avec tout le monde qui conflue pour se rendre à son taf ou pour rentrer je ne sais pas où et du coup j’ai une photo qui m’a inspirée et on voyait un amas de personnes agglutiné au bord d’une falaise. C’était assez pessimiste. Ça avait un côté assez dense, assez oppressant, c’était des gens qui sont contre une falaise et l’idée c’était que le vide, l’espace, va peut-être falloir se jeter dedans quand y a plus de chemin. 

Et donc le mardi, c’était avant tout une envie d’expérimenter un style de musique je crois. 

Brice : Ouais mardi c’est devenu de la funk, on s’est dit OK aujourd’hui c’est funk, c’est ilycite qui nous a chauffé. 

 SAL : Elle est à Perrache celle-là ? 

Tous : ouais 

Brice : J’ai commencé à faire la musique et il y a Clémentine, ma copine qui habite chez moi et qui musicienne aussi, qui m’a fait une ligne de basse et une ligne de guitare, ce qui pour faire de la funk est vraiment chouette. On était tous chaud le mardi, ça dansait, c’était cool en plus, t’as trouvé une photo trop bien, une photo du papa de Clémentine, pour l’anecdote… 

Cest etrange : …c’est une famille, ils n’ont que des photos de famille trop stylées, je ne sais pas qui prenait les photos mais elles sont toutes incroyables. Il se passe toujours quelque chose dans l’instantané. Sur celle qu’on a choisie, on voit son père qui danse, ce n’est pas parce que c’était son papa mais c’est parce qu’il avait une dégaine de fou et ça collait parfaitement. 

A la base on voulait le faire sur un autre mur et en fait là le mur de Perrache c’est imposé de lui-même, ça passait parfaitement : petit format portrait, nickel ! Et du coup, go pour Perrache !  

C’est vrai que quand le sujet s’y prête parfaitement, tout s’imbriquait parfaitement sur ce projet, en plus Brice a fait un son incroyable, qui motivait de fou, il n’était plus question de faire machine arrière. Quand les petits aléas, les petites choses, les imprévus de la rue et de l’instant, et surtout quand on peint dans la rue, il y a toujours des imprévus. Là il n’y avait pas question de faire machine arrière donc on est allé jusqu’au bout et on l’a rentré. 

SAL : Et pour contextualiser, vous peignez en vandale, en journée, sans autorisation, comment ça se passe ? 

Cest etrange : On préfère dire “sans autorisation”, plus que vandale, tu vois ? parce qu’on n’utilise pas les mêmes les codes. Ce n’est pas les mêmes codes qui ressortent. Quand on nous voit peindre, les gens n’assimilent pas ça au vandalisme. On est là, on a plein de pots de peinture au sol, les pinceaux, les perches, les gens se doutent qu’on n’est pas là pour faire un truc en 5 min. Là particulièrement, il y a des gens de la sécurité de Perrache qui sont venus donc on a fait comme si de rien n’était et puis à un moment ils ont quand même eu l’ordre d’arrêter le mec qui peignait sur la gare de Perrache. Là, je leur ai dit que ce n’était pas possible que j’arrête. Je ne leur ai pas parlé du challenge “machin”, ça ne les concerne pas. Je comprenais bien leur métier, voilà, je ne remettais pas en cause leur autorité, mais là j’allais peindre et on a trouvé un petit accord. “Tu continues de peindre, quand on revient tu t’en vas, après si tu reviens ce n’est pas notre problème”.  

J’ai continué à peindre et à un moment, il y a le chef de la sécurité qui est passé et qui m’a dit que ce n’était pas possible, qu’il fallait demander l’autorisation à la métropole. Moi, je sais un peu comment ça se passe, on voulait faire la fresque dans la journée, pas dans 10 ans. Il m’a proposé d’aller rencontrer la dame de la métropole qui était dans les locaux de la gare donc j’ai dit OK. Je suis allé rencontrer la métropole et avec un peu de forcing, on a réussi à, sans se faire autoriser parce que du coup il ne pouvait pas m’autoriser, mais à pas se faire interdire. Après, on en reparlé aux gars de la sécu, les gars ont dit : “on doit rester 10 min et on va revenir toutes les 10 min” et ils sont repasser 4h après. 

SAL : t’as réussi à faire un contact à la métropole ? 

Cest etrange : ouais 

Brice : Il s’en est surtout tirée à bon gros coup de bagou puisqu’il sait bien parler. 

Cest etrange : Et j’ai enregistré !!  Donc ça a inspiré les vocaux dans le dernier son.  

SAL : donc tu as eu quelque chose à sampler du coup ??  

Brice : oui, je l’ai samplé le dimanche c’était j’ai mis beaucoup d’extraits vocaux de différents moments qu’on allait filmer ou de justement ce moment-là aussi où il parlait avec cette dame. 

SAL : On peut passer plus synthétiquement sur les derniers jours pour vous laisser présenter le projet le 27 ?  C’est le week-end prochain ? 

Cest etrange :  le 27, c’est dimanche à 16h à l’atelier Garage. 

Cest etrange : Après mardi, mercredi, mercredi… il se passe… c’est Ampère : Love ! 

Brice : le son “Love” donc le son love qui vient aussi d’Ilycite. L’idée est partie du fait de faire un truc peut être sexuel, sensuel… Finalement, on est parti sur vraiment “l’amour” et même l’amour très niais. J’ai commencé à faire un truc, on dirait Disneyland, et du coup Cest etrange a commencé à faire une maquette sur fond rose fuchsia. Ce n’était pas le jour où on était le plus convaincu. Le matin vraiment, on y croyait pas du tout. Le soir on était content de ce qu’on avait, même si ce n’était pas le truc préféré qu’on est fait de notre vie. 

Le jeudi, ah le jeudi c’était une journée difficile.  À partir du jeudi, on était au bout. La fatigue commençait à se faire ressentir. On a fait… ah oui c’est le son “papa” !  

Ouais, là c’est plus parti d’une photo de Cest etrange, une photo avec un enfant et sa maman ou son papa qui le pousse, je pense dans un petit truc à roulette et à partir de ça, j’ai fait un son et Pyer vie m’a aidé pour les paroles à distance. Celui-là au final j’en suis content même si ça ne partait pas gagnant. 

Vendredi, vendredi : dépressions non samedi “dépression”. 

Cest etrange : Vendredi “escalade”. C’est encore parti d’une idée de photo. On s’est dit, pour une fois, on va faire la fresque d’abord pour après faire le son et pour avoir du temps dans l’aprèm’ et ne pas finir à 19h à remballer la peinture. J’ai trouvé une photo de famille avec un homme sur une échelle, j’ai trouvé que ça pouvait être intéressant. 

SAL : Généralement c’est plutôt tes photos ? il y a juste une fois où vous avez pioché un peu ailleurs ? 

Cest étrange : On a une grosse bibliothèque commune avec Pyer vie pour le compte de Muz et en fait, chaque fois qu’on va chez des amis, dès qu’on voit des albums photos de famille, des choses un peu fortes en souvenir, on ne connaît pas forcément les gens, même dans les brocantes, on récupère des négatifs. Si le visuel est là et qu’on sent un peu la poésie, on prend et donc on a une grande banque d’image. Et du coup, là c’était un homme qui montait sur une échelle et ça inspirait une escalade. 

Brice :  là pour le coup moi c’était un peu léger pour moi pour la thématique mais je suis parti sur un truc “crescendo” donc ça me monte un peu progressivement il n’y a pas de parole sur celle-ci  

Brice : Alors samedi on était au bout, samedi, on en avait marre, on voulait clairement faire autre chose, changer de métier je crois !! J’ai fait une musique full dépression, je n’avais pas envie, du coup c’est Clémentine qui m’a fait une instru à la guitare, j’ai rajouté un peu de percu et j’ai commencé à dire des trucs hyper sombres. Cest etrange, tu n’avais pas envie non plus ? 

Cest etrange : Je n’avais pas envie, on n’avait pas de maquette, on a pris, je crois, des vases, des mugs, chez toi, une pile de livres. On a mis un faux cadre, bref, on a créé une petite nature morte comme ça dans un coin entre 2 étagères, ça nous a inspiré la photo. On a trouvé une petite histoire à raconter là-dessus. Et puis le dimanche… le samedi soir, Pyer vie revient sur Lyon en surprise. Du coup on lui dit “pourquoi tu ne viendrais pas le dimanche ? “ Et donc on avait une liste de murs possible et on savait qu’on voulait un gros truc. Heureusement que Pyer vie était là parce que rue Paul Bert vers part dieu il y a un énorme mur et du coup Ben on a tartiné ! 

Brice : oui, grosse pièce ! Sur la musique, j’ai fait une musique qui peut résumer la semaine. J’ai fait un truc instrumental un peu house ou un truc comme ça. Avec des morceaux de parole, des trucs qu’on a filmés ou des vocaux qu’on s’était envoyés dans la conversation pour préparer l’événement et puis comme ça j’ai pu passer pas mal de temps avec eux aussi sur la fresque parce que pour le coup, vu le mur ça valait le coup de voir, c’était frais. 

SAL : c’était un peu une journée “bilan”, alors ? 

Brice : une journée bilan sur le son surtout, c »est vrai que dans la fresque… 

Pyer vie : c’était un peu une journée « lâcher prise”, le thème, la photo, c’est des gens dans un camping en train de regarder l’appareil photo et un truc très statique un peu sur le thème du repos donc genre : “ça y est, c’est fini”, donc petite retraite. 

SAL : Pour la restitution, le 27 ? Comment allez vous présenter les choses ? même si vous ne dites pas tout, à quoi peut- on s’attendre ? Qu’est-ce que vous allez montrer ? 

Cest etrange :  ilycite a pris plein de photos, il a consommé une pellicule par jour. On a fait une sélection qu’on a compilé dans un fanzine de 32 pages, le tout imprimé à l’atelier garage avec une couverture exclusive “sérigraphié”. Ensuite on a fait une peinture sur une grande toile qui représente « instant” donc qui regroupe plein d’éléments de “Instant”. Des t-shirts à partir de cette peinture et des impressions sérigraphiques 30 exemplaires de cette peinture. 

SAL : ça se passe où ? 

Cest etrange :  ça se passe à l’atelier garage, c’est 4 rue d’Anvers à partir de 18h le dimanche. 

SAL :  vous ne faites pas de toile en plus qui représente chaque œuvre, des 7 murs ? il y a 7 murs si je ne me trompe pas ?! Ils sont toujours d’actualité ? Ils n’ont pas été repassés ?  

Cest etrange : non on n’a pas eu de souci  

SAL : pour récapituler où sont les fresques ? c’est quoi Thibaudière ? Guillotière ? 

Cest etrange : ça commence Grande rue de la Guillotière, Perrache, ensuite on va à Ampère, Monplaisir, on revient rue de la Thibaudière, on part rue ferrandière et on va rue Paul Bert. 

SAL : Au niveau des techniques que vous avez utilisées ? Vous êtes pas mal au rouleau, on commence par la peinture ? 

Cest etrange : Peinture acrylique, rouleau, pinceau et finissage à la spray et perche, voilà… on n’a pas le permis nacelle. 

Brice : Au niveau musique, pas mal de MAO avec aussi de la guitare acoustique, guitare qui m’a servi de basse aussi, c’était surtout ça et puis des prises de voix. 

Cest etrange : pour la photo on est sur de la pellicule fomapan noir et blanc, caméscope et appareil argentique. Au niveau des restitutions on a décidé d’employer les moyens contemporains : Instagram. Sur la page Instagram de Brice il y a plein de partie de morceaux. 

Brice Luu :  il y a des débuts de morceaux et donc le lien pour aller écouter sur YouTube et sur les plateformes. 

Cest etrange : Sûr le profil d’ ilycite c’est les photos et sur le profil de cest_etrange c’est des vidéos de la VHS, des courts clips d’une minute montée par Ilycite. 

Au final, c’est aussi une partie de la restitution, c’est le projet global, il y a tout sur les réseaux. 

Pyer vie : Ilycite, pour parler de son travail, il fait de la photo, un peu d’événements, il fait pas mal de son de rap, des portraits, des concerts de Rap, il cherche plein de thèmes différents. 

SAL : Qu’est-ce que vous avez eu comme retours ?  

Cest etrange : retour totalement positif, on est super content. On a encore la tête dedans. 

Brice : Que des retours chouettes, entre les peintures hyper cool, moi, sur les musiques, j’ai des retours qui font plaisir parce que bon, en vrai, y a un peu à boire et à manger : y’ a des trucs très très con, des trucs plus ou moins drôle ou au contraire, plus ou moins sérieux. On a pas mal de copains qui trouvent leur compte un peu dans tout. Même ce que j’aime moins, j’aime quand même. 

Cest etrange : Voir des proches qui mettent les musiques sur leur playlist, c’est étonnant, ça fait plaisir. 

SAL : vous avez l’impression d’avoir fait quelque chose d’un peu à part ? d’avoir marqué ? un petit C’est un projet qui sera intéressant à long terme qu’est-ce que ça vous apporte ? 

Brice : moi pour parler juste personnellement, en 10 ans de musique, je n’ai pas fait un seul album et là je me retrouve à faire en 7 jours une espèce de EP en peu Frankenstein mais oui, travailler de manière intensive, c’est hyper intéressant. On se rend mieux compte de ce qu’on est artistiquement, de ce qu’on a envie de faire, de ce qu’on fait intuitivement parce ce qu’on est obligé d’y aller et je trouve ça intéressant, ça permet de mieux savoir qui on est. En plus, ça a permis de travailler aussi avec Cest étrange et ça fait un moment qu’on voulait travailler ensemble. 

Cest etrange : Ouais, c’est vraiment ça, le côté répétitif ! Je pense que comme tout artiste on a toujours des petites idées dans la tête et le fait de puiser ses idées et après de devoir, sous la contrainte, en re-puiser d’autres, c’est intéressant. En plus, on est entouré d’autres personnes, ça crée des choses intéressantes. Ça va toujours plus loin que ce qu’on imagine individuellement. 

Brice : …et puis ça permet de demander de l’aide aussi parce que je n’ai pas forcément le réflexe, tout seul, de demander de l’aide aux gens et là sous la pression j’ai dû demander à Clémentine ou à Pyer vie de m’aider sur les paroles et c’est super parce qu’on s’en est sorti j’en suis hyper content. 

SAL : ça vous a donné des idées pour la suite ? 

Brice : ça arrivera, pour l’instant on va boucler ça après que ce soit ensemble ou individuellement. Je sais que j’en ai parlé à pas mal de monde autour de moi, de cette histoire de produire sous la contrainte, que ce soit sur une semaine, sur 3 jours ou 2 semaines enfin même pour des résidences artistiques je pense qu’il peut être assez intéressant : la contrainte.  

Pyer vie : C’est un jeu de défi, je sais que c’est un truc dont tu me parlais depuis grave longtemps de faire une semaine en non-stop  

Cest etrange : oui c’est pour se sortir de sa zone de confort. J’ai vraiment besoin de ça des fois. On disait qu’on avait des choses dans la tête, moi j’en ai beaucoup et avant de les réaliser ça met du temps donc j’ai besoin de faire une purge. La répétition ça permet de mettre en place des techniques, des automatismes et une rigueur, une hygiène de travail. Le soir, on ne va pas laisser les pinceaux sécher parce qu’ on les réutilisera le lendemain avec des nouvelles couleurs. C’est des trucs d’organisation, j’aime bien aussi travailler comme ça, c’est un petit challenge en fait, c’était plus un challenge à la base et après on l’a consolidé comme projet artistique.  

Brice Luu : …et puis d’acceptation aussi, parce que sur la musique, ça m’est arrivé à midi, j’ai une instru que je n’aime pas, je ne l’aurais jamais gardé mais je suis obligé d’en faire quelque chose parce qu’il est midi quoi et du coup cet état d’acceptation c’est se dire la journée est finie, j’ai ce que j’ai, ce n’est pas grave et c’est cool et puis dans les faits on était quand même toujours satisfaits de ce qu’on avait fait. On a toujours essayé de transformer le truc pour que ça nous plaise au moins un peu. 

Cest etrange :  pour revenir à ta question sur le côté d’avoir apporté quelque chose : je ne pense pas que j’ai entendu de personnes qui l’avaient fait, même si c’est je ne pense pas que ce soit fou.  Je sais qu’il y a des gens sur YouTube qui m’avaient un peu inspiré sur des challenges par jour. Dans le monde de la fresque, je ne crois pas en avoir entendu parler. J’ai eu pas mal de retours sur Lyon et j’espère que ça va motiver d’autres gens parce que je pense que clairement il y a des choses à faire et il y a des gens super talentueux et surtout dans la fresque, dans la peinture y a plein de choses à Lyon et Lyon n’a rien envier aux autres villes de France. 

Projet à retrouver sur les réseaux des artistes :

Les artistes :

PEINTURE

C’est Étrange : instagram.com/cest_etrange/ et instagram.com/muz.muralmedia/

PHOTO / VIDÉO

Ilycite : instagram.com/ilycite/

MUSIQUE

Brice Lu instagram.com/brice__luu/

instagram.com/lwada_/

avec Clémentine Pacalet instagram.com/clempacalet/, Pyer Vie instagram.com/pyer_vie/

YouTube du projet « instant« 

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