Cap Phi expose du 6 au 28 janvier 2023 à Repères
SAL (Street-art Lyon) : Qu’ est ce qui a motivé cette expo entre Cap Phi et Repères ?
Cap Phi : Sunny a exposé en fin d’année ici, j’avais pas pu venir au vernissage, le vendredi, je suis passé un samedi dans l’après-midi pour voir l’expo de Sunny et je suis tombé sur un lieu que je connaissais pas, une équipe que je ne connaissais pas et on a commencé à papoter et voilà…
SAL : c’était la 1ere expo ? Sunny Jim ?
Hugo (Repères) : La 1ere était en septembre, c’était Amandine Faure-Brac, qui fait des petites aquarelles sur Lyon, donc Sunny, ça devait être la 2e. On ne savait pas trop si on voulait proposer des choses assez variées ou si on prenait une direction vraiment très lyonnaise, avec des reproductions de Lyon parce qu’on a toute cette partie de visite guidées. Cap Phi est passé juste après l’exposition de Sunny Jim et on a un peu parlé, on s’était rencontré une fois, il y a très longtemps, au moment de maison No où tu étais venu voir la cage d’escalier ou si c’était peinture fraîche…
Cap Phi : En sachant que c’est la première expo dans un café restaurant, j’ai toujours refusé d’exposer dans des cafés ou resto qui ne sont pas des lieux dédiés aux expos, j’ai toujours fait des expos dans des lieux d’exposition.
SAL : qu’ est ce qui t’ as fait changer d’ avis ?
Cap Phi : c’ est une rencontre, un samedi après midi, où j’ai rencontré une équipe, le cœur de l’activité n’est pas simplement un débit de boissons et un truc où on grignote mais voilà un repère de guides conférenciers et comme je suis de formation historien, ça m’a parlé et ça m’a plu.
2e chose qui a fait pencher la balance c’est que c’est une SCOP et dans mon métier, j’ai longtemps travaillé dans une scop en cartographie.
SAL : La structure te parlait ?
Cap Phi : Oui, l’organisation de la structure me parlait, le contenu de la structure me parlait et je me suis dit pourquoi pas !? Le lieu est chouette aussi, c’est un joli pan du mur d’exposition et du coup je me suis proposé, sans savoir exactement quand.
Après, pour la petite histoire, c’est qu’ au même moment, il devait y avoir les gens du progrès sur une table qui ont tendu l’oreille et dans l’article, ils ont annoncé l’expo en janvier.
SAL : donc à partir de là, il fallait tout mettre en place pour que ça puisse se faire ?
Hugo, (Repères) : La “bonne surprise” quand j’ai lu l’article. J’étais assez content de voir l’article jusqu’au dernier paragraphe où l’exposition de Cap Phi était annoncée en janvier. Donc c’était un peu la douche froide pour moi, tout le reste de l’article était conforme, en général je suis un peu pointilleux là-dessus, et là c’est un peu le coup de stress d’autant plus que ça faisait juste référence à Sunny et à Cap Phi. Maslau qui avait une expo de linogravures de 30 repères lyonnais au même moment n’était pas citée. Donc j’ai trouvé qu’il y avait un peu d’injustice et que c’était dommage pour les jeunes artistes parce que c’était l’occasion pour elle d’avoir un petit mot dans le progrès.
Cap Phi : C’est des oreilles qui ont trainées et les oreilles n’ont entendu que Sunny et Cap Phi.
SAL : et qu’ est ce qu’on peut s’attendre à voir à cette expo ?
Cap Phi : Du Cap Phi ! C’est-à-dire des petits monstres mais pas principalement. Il y aussi des amazones. Il y aura 3 K7 vidéos, celui qui est déjà au mur et un grand format, sinon toutes les pièces seront des amazones.
SAL : Vous aviez parlé des œuvres ou d’un thème en amont ?
Cap Phi : Ah non ! ça c’est fait avec le lieu. J’avais pas d’idées précises, je suis arrivé avec des pièces mercredi et puis 2 jours après je reviens avec d’autres parce que les dimensions ne correspondent pas toujours. Donc je suis en train de tester et de voir comment je vais investir le lieu.
SAL : Il y aura de l’ancien et du nouveau ?
Cap Phi : il y a 3 petits monstres qu’on a quasiment jamais vu, plus une autre pièce, c’est la première fois qu’elle est exposée. Après, il y a 3 ou 4 Amazones, 3 nouvelles sûres ! la 4e ça dépend si je peux la placer ou pas. C’est une petite pièce. Il y en a aussi une qui sèche que je ramènerai pour l’accrochage.
SAL : Le vernissage est le vendredi 6 janvier à 18h ?
Hugo : Oui, vendredi 6, vernissage ! et tous les samedis de 17 à 19h pour venir discuter pendant 2h de permanence.
Cap Phi : pour ceux qui ne peuvent pas venir et qui désirent papoter avec moi. L’exposition dure jusqu’au 28 janvier, ça fait un vernissage et 4 samedis.
Hugo : Pour revenir aussi au choix des expositions en général, quand on contacte l’artiste on essaye de voir déjà s’il a besoin de temps, s’il veut exposer sur une thématique. On ne veut pas brider les artistes, on n’est pas une galerie donc on a pas trop notre mot à dire là-dessus. En plus de ça, on a pas d’intérêt à prendre de marge ni à s’occuper des ventes parce que ce n’est pas notre métier.
L’idée est de laisser les artistes s’exprimer comme ils le veulent tout en sachant qu’on est aussi dans un lieu très familial donc on essaye de ne pas non plus partir sur des trucs qui sont trash ou chaotiques pour les écoles parce qu’ on reçoit quand même des groupes d’élèves. On a cette petite limite.
SAL : les jours où Cap Phi sera là, il y aura des thématiques qui vont être mises en place ? type : visite street-art puis rencontre avec un artiste ?
C’est un peu à voir avec Repères, mais ça peut être sympa
Hugo : on peut essayer de modifier le parcours pour pouvoir un peu plus de tes œuvres.
SAL : et sinon, pas d’atelier ?
Cap Phi : Non c’est 2h hein donc c’est vraiment un petit moment, ça va vite donc c’est un moment de discussion et peut-être que oui avant on peut peut être placé une ou deux balade street-art, on va voir comment mettre ça en place.
SAL : Et au niveau des supports ? tu as des formats qui sont assez différents.
Oui, J’ai des supports différents, là j’ai 2 pièces, les 2 petites dernières qui sont sur du papyrus, c’est un peu particulier comme support !! En carton, le seul carton qu’il y a, c’est qui est exposé en bas, mais il est contrecollé sur du bois. ça sera aussi mon prochain collage dans les rues pour répondre à l’expo. Et puis, il y a le grand monstre que certains ont déjà vu, c’est le sac de café en toile de jute et puis sinon c’est des supports “bois” classiques principalement en 40×60.
Hugo : et le papyrus, ce n’est pas très peu absorbant ?
Cap Phi : ah oui le papyrus, c’est chiant !! J’en ai acheté 2 autres donc il va falloir que je les fasse. Bon, après c’est de la contrainte.
En fin de compte on ne peut pas passer de stylo dessus, ça accroche les fibres et la fibre s’en va sur tout le long donc quand on peint tout va bien, mais quand on veut cerner au feutre et qu’il a accroché un des fils de papyrus, tout se taille sur toute la longueur donc ça enlève la peinture ça la raye et c’est bien galère. Mais, c’est joli, c’ est à voir et puis il y a le 2e qui sèche. Au niveau du rendu, c’ est très différent, parce que je ne peux pas gommer, racler ou reprendre.
SAL : c’était un challenge ?
Cap Phi : Non, c’est mon fournisseur de couleur qui avait des papyrus. La matière m’intéressait, j’aime jouer avec les matières donc je me suis laissé prendre au jeu.
Hugo : C’est un peu l’extrême opposé des papiers asiatiques qui sont hyper absorbants et hyper fragiles ?
Cap Phi : Le papier de soie en le contrecollant sur toile, ou sur un support, ça va. Là je ne peux pas, je ne peux pas le contrecoller, c’ est trop épais et puis je perdrais la texture, ce n’est pas ce qui m’intéresse.
SAL : Sur cette exposition, il n’y a pas de collab’ ?
Cap Phi : Non, pas de collab’, j’ai eu une grande période avec beaucoup de collabs mais pas là. Pas tout de suite. Peut-être en 2023 mais rien de certain.
SAL : Du point de vue de Repères, qu’est ce qui vous motive dans la mise en place d’expositions ?
Hugo (Repères) : On a ouvert Repères en SCOP et de par ma famille, ça me tenait à cœur d’avoir des murs pour faire des expos. Déjà, parce que ça fait venir du monde et puis il faut donner des opportunités aux artistes. On est 5 dans la scop et on aimerait donner des opportunités à nos potes qui n’ont pas forcément dans l’idée de faire une grosse carrière. Ensuite, c’est vraiment agréable d’avoir tous les mois des œuvres différentes. On aime avoir, sur les moments de calme, le temps d’apprécier les œuvres. Cette année, c’était vraiment parfait puisqu’on a eu des expositions centrées sur Lyon et des expositions un peu plus grosses. Pour les suivantes, on va avoir pas mal de proches qui vont exposer dans les 3, 4 mois.
J’essaye de varier et j’aimerais bien aussi avoir des plasticiens, on aimerait des artistes qui travaillent sur d’autres textures, avec d’autres médiums aussi. C’est un peu le but, d’essayer de faire des choses qui vont attirer le regard et qui soient variées.
Plus d’info : https://www.facebook.com/events/1099421934078741