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Krade : l’interview

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Krade : peindre pour « représenter »

Street-art-Lyon : Salut Krade, veux tu faire une présentation ? Que faut-il savoir sur toi ?

Krade : Salut, mon pseudo c’est KRADE. Mais y’a juste à savoir que j’suis peintre.

SAL : Quel est ton job (ou en quoi est-ce un job, street artiste ?!) :

K : Il ne faut surtout pas que ce soit un job, on ne doit pas faire d’argent avec ses peintures à proprement parler, sous peine de ne devenir qu’un simple exécutant.

Moi je trouve que mettre à disposition ses connaissances est la meilleure des solutions pour ne pas devenir le servant de sa pratique. Je me déplace dans divers structures ( Centre pénitentiaire, prisons pour mineurs, EPEI, ITEP, SEGPA…) pour partager ce que j’ai appris sur la peinture, le travail de l’image ou encore le travail du texte.

SAL : Quel est ton parcours pour arriver à peindre dans la rue ?

K : Trainer dehors ça suffit. A force de zoner sans but en ville on s’ennuie on veut interagir avec ce qui nous entoure ensuite on retourne se balader en ville sauf que cette fois on a quelque chose à y faire.

SAL : …et pourquoi la rue ?

K : Pour ne pas être simplement spectateur , de la société. Histoire de confronter son travail au regard (positifs ou négatif) des passants, des habitants. Il faut que le peintre d’aujourd’hui prenne le temps de regarder ce que sa peinture fait sur les autres, ce que ses actes laissent comme conséquence. C’est une prise de liberté telle que cette pratique dérange encore énormément, c’est ce qui prouve que ce n’est pas un acte anodin.

J’ai aussi l’impression que c’est un besoin de plus en plus présent dans le quotidien de ceux qui vivent en ville. Y’a des photographe qui se spécialise dans la peinture de rue, des sites web des revues etc etc. Et j’parle pas de besoin commercial, mais comme d’une plus-value dans la violence de nos rues.

Les références de Krade : éclectiques

SAL : Principaux artistes qui t’inspirent et artistes préférés (toutes catégories confondues) ?

K : J’ai commencé à m’intéresser à la peinture à travers des artistes tels qu’Edward Munch, Francis Bacon où même a travers auteurs de littérature ( Georges Bataille, Jean Genet…) qui ont touché mon développement artistique.

Puis parallèlement j’pratiquais le graffiti donc la combinaison des deux faits sens.

Niveau graffiti c’est des gars d’chez moi qui m’ont réellement inspiré Oviol, Oie TPA, hazo, sekte… Quand j’ai commencé y’avait pas insta et tout donc j’voyais ce qui se passait autour de chez moi. Et j’trouve ça pas mal ça m’a permis d’pas être débordé d’imagerie, bien sûr j’avais internet et pouvais voir autre chose mais j’parle la du premier contact avec la peinture. J’zonais sur les Voies Ferres en regardant les graffs et ça marque évidemment.

SAL : As-tu changé de style ? (de quoi vers où / quelles étapes ?)

K : Oui bien sur ! L’évolution est importante, il ne faut pas rester dans sa zone de confort. Et puis c’est ce qui rend une pratique « vivante ». Après j’pense qu’il ne faut pas se tromper, évoluer n’est pas sauter d’un style à l’autre !! Le but est de comprendre ce qu’on doit faire pour que le glissement d’une technique à l’autre soit cohérent.

Je change de style mais pas d’intention, ni de démarche par contre.

SAL : Quel est ton positionnement artistique, que veux-tu montrer, qui veux-tu toucher ?

K : Ma démarche est libertaire et expressive. J’estime que chacun d’entre nous a des trucs à dire, a exposer aux regard des autres. Quand quelqu’un est réticent je trouve ça encore plus intéressant car c’est la preuve que ça questionne l’intérieur de celui qui voit la peinture. Je ne pense pas que conforter le spectateur par une prouesse esthétique soit le but de l’art, encore moins celui de la peinture. Il ne faut pas voir ma démarche comme un élément décoratif en tout cas. J’veux que la peinture touche la sensibilité en nous.

Ce que je souhaite faire c’est d’arriver à proposer un univers complet avec des productions complémentaires les unes aux autres.

Krade : « …le matériel ne doit jamais être un frein à la créativité »

SAL : Comment s’orientent tes choix de supports et des outils ? qu’est ce que tu préfères, maîtrises, ce qu’il te manque et ce que tu aimerais maîtriser ?

K: Je cherche un support selon le besoin, sur matériel roulant c’est plus apte à l’impulsivité. Mes toiles ne sont pas esthétiquement les mêmes que mes peintures en rue par exemple. Par ce que le placement de mon corps face au support est différent. Dans la rue y’a des obstacles, des passant qui vont interférer avec ma peinture, et je vais avoir besoin d’être plus rapide, alors que devant une toiles, j’dois réfléchir différemment.

C’est tout l’intérêt de peindre en extérieur. Forcément quand tu t’mets à faire des trucs dehors y’a une réflexion sur ce que tu peints vis-à-vis de l’endroit où tu le peints, en gros j’vais pas écrire la même choses si c’est sur le mur qui longe une école car ça risque de rester moins longtemps selon le message.

Pour les outils toute récupération est utile, tout ce qu’on trouve. Je n’ai jamais voulue que le manque de moyen soit un frein a la création.

SAL : As tu des personnages que tu aimes représentés ou des motifs qui te tiennent à cœur ?

J’peins ceux qui m’entoure, que ce soit dans le choix des postures, des marques de vêtements, des décors que j’connais. J’parle de ceux qui nous entourent.

SAL : Quelle est selon toi, la vision que les gens ont sur ton travail / comment expliques-tu ta démarche face aux personnes réticentes au street art / graffiti ?

K : On me parle plus souvent de comment je peins plutôt que de ce que je peins. J’suis essentiellement actif de jour, pour un souci de marginalité. J’entends par là que peindre de journée casse l’image de la dégradation pure et dure. Effectivement des fois non, les gens s’énervent quand même, ce que j’trouve intéressant parce que c’est comme ça que la peinture prends vie.

SAL : Comment te définis-tu en tant que street artiste ?

J’veux pas être défini, j’ai plusieurs casquette. Le but est avant tout de libérer mon langage, quand j’ai besoin de mot j’en utilise, quand j’ai besoin de couleurs j’en utilise, de même pour les formes, les personnage, tout quoi.

M’interdire une forme ce serait comme m’interdire d’utiliser certains mots.

Sur instagram… : krade.ledekr

Krade en expo à Nîmes :

TRISTE ART :. EXPOSITION : https://www.facebook.com/events/1171175626702121/
Le samedi 4 septembre 2021 a Nîmes.
Chez @laruchecollectif, presente son exposition de peinture accompagné d’un showcase de @cutter_leseul et du retour de @kreo_tpa.

triste art Krade
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Galerie de Krade :

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