Accueil » Exposition à Lyon : Romain Froquet, 2e partie de l’itw

Exposition à Lyon : Romain Froquet, 2e partie de l’itw

Suite de l’entrevue avec Romain Froquet en exposition à Lyon, Galerie Clemouchka du 22 octobre au 26 Novembre 2015.

Romain Froquet - Exposition à Lyon

Street-art-Lyon : Quel est le titre de l’exposition à Lyon chez Clemouchka ? quel thème ? Démarche ?

Romain Froquet : L’exposition à Lyon, chez Clemouchka s’intitule « Hémisphère ». La thématique ou démarche est un peu dans les questions précédentes. Tout est parti d’une toile que j’ai fait il y a quelques mois. D’habitude je pars d une thématique mais là je suis parti d une toile. Un toile qui était nouvelle pour moi dans sa construction, dans ses couleurs, dans l’énergie. Parce que c’est une toile importante pour moi et qui mélange beaucoup de mes dernières expériences. J’ai fait cette toile et le nom de l’expo est sorti tout seul même si j’ai échangé la dessus avec Clémence de la galerie Clemouchka. Je vois cette exposition comme une collaboration entre un lieu, une galerie, une personne, à savoir Clémence et la galerie Clemouchka et un artiste. Je vais chez Clemouchka donc il faut que l’on arrive à s’entendre, il faut qu on arrive à avoir un équilibre, je pense que l’échange est important et ce nom d’expo on a l’a trouvé ensemble puisque c’est quelque chose que je lui ai proposé et elle a adhéré tout de suite. Si elle n’avait pas été à l’aise avec ce titre et ce thème d’exposition. Nous aurions changer un peu mais ça n a pas été le cas.

Cette thématique est quelque chose de nouveau pour moi mais dans la continuité de ce que j’ai pu faire jusqu’à maintenant. J’ai collecté énormément de vieux papier, de vieux journaux, de vieux écrit, de vieille carte, que ce soit terrestre ou maritime. Je collecte toujours beaucoup de vieux papiers lorsque je voyage. Je ne sais pas exactement à quoi ça va me servir mais d’une part j aime les choses anciennes, les beaux papiers, j aime aussi la trace du temps sur les réalisations de l’être humain. J’ai aussi beaucoup de vieux dictionnaires et d’encyclopédies. Sur ce travail, donc « Hémisphère », j ai collecté tout ces vieux écrits ça va de vieux encyclopédies de 1800 je sais plus combien à des cartographies ou des images satellites de Google aujourd’hui. J’ai collecté tout ça et puis j’ai travaillé sur la thématique de l’hémisphère de notre planète. Hémisphère nord et sud, il y a un vrai sujet qui est la planète au sens large pas forcement au sens écologique ou autre mais juste, la planète, que je considère comme la terre mère, on va dire. L’être humain est aussi présent dans mon exposition, toute la dualité, l’ambivalence du comportement humain.

Romain Froquet - Création

Il y a également beaucoup de travail autour des mots. Pas forcément de calligraphie, mais d’écrits donc de texte incrusté dans mes toiles. Ça va être des définitions de mot, ça va être des éléments cartographiques, des données cartographiques donc c’est de vrais énigmes, je ne peux pas donner toutes les clés mais en tout cas, c est un travail sur l’hémisphère au sens large. Le coté sombre et le coté obscure de l’être humain et de notre planète…

J ai eu, pour cette exposition, une production, (et je suis toujours en production), une démarche légèrement différente de d’habitude. Déjà, cette production s’étant sur plusieurs mois voir plusieurs années puisqu’il y a des sujets qui sont de l’année dernière mais bon voilà on va dire plusieurs mois.

Je travaille sur différents supports. Des supports qui sont pour moi classique, dans le sens où ce sont des choses que je fais régulièrement comme travailler sur du support papier. Du travail à l’encre de chine, qui a toujours été présent dans mes expositions et qui le sera encore sur cette exposition, va nous emmener sur du petit format. Il y aura du travail de peinture qui sera exposé, de la peinture classique sur toile et châssis mais j’ai aussi des formats de toile différente donc qui vont aller complétement dans le sens de ma thématique du nom de l exposition, mais je ne dévoile pas tout pour laisser un peu de surprise. Je vais avoir aussi un travail d’édition présenté et tout un travail sur le métal également. Un travail de métal avec de la rouille donc là on verra vraiment les traces du temps, le temps qui passe. Il y aura pas mal de supports différents pour traiter de ce sujet.

Pour terminer sur la thématique « Hémisphère », lorsque je disais précédemment que pour la démarche c’était un peu différent, c’est que j’ai pris beaucoup plus le temps de créer. J’ai eu ces derniers mois et ces dernières années beaucoup de belles expériences artistiques que ce soit à Houston avec un projet comme « open the door » ou à Paris avec des réalisations de mur avec Art azoi sur le parcours Aucwin à Saint Denis mais aussi avec les collègues du 9e concept sur la résidence aux Tableau à Marseille ou à Bayonne, l’année dernière au Carré Bonnat.

R. Froquet Carré Bonnat Bayonne

J ai eu vraiment de belles choses qui m’ont nourries, de belles rencontres et cette exposition « Hémisphère » est le fruit de mes derniers voyages, de mes dernières expériences artistiques. Il y a quelque chose dans cette exposition pour moi de plus mature. Je pense ne jamais avoir réalisé de peinture ou de création aussi aboutie. Alors c’est un peu le cas à chaque expositions dans le sens où chaque expositions est plus aboutie de la dernière parce que je pense évoluer continuellement et donc c est le cas vraiment avec « Hémisphère », il y a toute une démarche intellectuelle pour moi plus forte, alors est ce que c est le temps qui passe, qui fait son effet ? Ça le public le dira ou je me rendrai compte une fois l’exposition accrochée, en tout cas cette exposition est très importante pour moi parce que c est aussi un retour à des origines.

Tu fais une expo à Lyon et tu es de Meyzieu, qu est ce que ça évoque pour toi de revenir pour exposer ici ?

Romain Froquet : J ai grandi a Meyzieu, je suis né à Villeurbanne et tout une partie de ma famille, de mes racines sont lyonnaises. J’ai quitté la région à l’age de 15 ans mais c est chez moi. Je ne l’explique pas forcément mais je le ressens comme ça. Ce sont mes racines, mes premiers repères d’être humain et c’est un endroit où je retourne toujours avec grand plaisir et surtout un endroit que je revisite avec ce sentiment d’appartenance ou avec un lien très fort. Il y a un lien très fort entre moi et cette ville c’est pour ça que, comme je disais précédemment, c’est une exposition importante, qui me tiens a cœur, d’autant plus que c’est à Lyon. C’est probablement, pour moi, plus fort au niveau émotionnel qu’une exposition à Paris qui est mon lieu de résidence depuis une quinzaine d’année. Donc voilà, ça évoque beaucoup de chose. D’un coté, ça évoque de la nostalgie pour moi, ça évoque la famille, les premiers amis donc forcément cet environnement est chargé d’émotion et puis aussi beaucoup de fierté de revenir à la maison.

Alors les années ont passé, je ne connais plus grand monde à la maison mais ça c’est pas grave, c’est un lien direct entre cette ville et moi. J’ai toujours été, depuis petit, en admiration devant cette ville, devant ces monuments, devant la beauté de cette ville finalement. Cette beauté dont je ne me rendais pas forcément compte à l’époque est liée à son histoire qui est longue. C’est une ville qui a connue différentes périodes et son architecture, son énergie, s’en ressent donc j ai vraiment beaucoup d admiration pour la beauté de cette ville et je pense que ça fait parti de ces liens, ça fait parti de mon attachement à quelque chose, on est dans un rapport esthétique.

Quel est ton environnement favori de travail, Romain Froquet ?

Romain Froquet : Alors, j’en ai et je n’en ai pas, j’en ai dans le sens où j’aime profondément travailler dans mon atelier et être dans une espèce de bulle de création où je suis vraiment seul face à moi même, à mes réflexions, à mes doutes déjà parce que je considère que dans la vie, l’être humain est seul. J’aime me plonger volontairement dans mon atelier, enfermé et j ai besoin de musique pour accompagner mon travaille et mes humeurs et aussi pour m’aider à me plonger dans mes tableaux ou mes dessins. L’accompagnement de la musique ou un environnement sonore, ça peut être aussi quand j’ouvre la fenêtre le bruit de la nature, le bruit de la ville, le bruit du vent ou de la pluie, tout ça m’aide a créer. J’ai vraiment besoin d’être en osmose avec tout ce qui m’entoure. Je peux, en atelier, créer des atmosphères propices à la création. Je ne choisi pas forcément l’environnement dans lequel je vais travailler, c est quelque chose que je peux faire quand je joue a domicile.

J’ai beaucoup, par le passer, expérimenter des ateliers différents, enfin on va dire de façon de travailler différentes puisque j’ai travaillé en atelier collectif, avec le 9e concept, en atelier dans lequel on avait de grands espaces. J’ai également fait des résidences avec des artistes qui ne se connaissaient pas dans un même espace. Aujourd’hui, je pense avoir trouvé l’idéal, même si je ne sais pas si ce sera la même chose dans le futur, mais aujourd’hui j’aime travailler seul, en atelier, c’est un vrai besoin. Après ce besoin ne dure qu’un temps puisque j ai besoin de me nourrir artistiquement parlant et j’ai besoin de sortir de cet atelier. D’où mon envie de voyager et mon envie de rencontre artistique, mon envie de travailler sur des mur, etc… C’est à dire que le travail en atelier ne me suffit pas. J’ai besoin de complément. Je pense que je m’ennuierai et mon travail tournerait en rond si je faisais qu’un travail en atelier. Pour nourrir tout ça, j’ai besoin de travailler dans des lieux différents, j’ai besoin de me mettre en danger et j’ai besoin de me mettre dans des positions inconfortables pour pouvoir m’adapter et faire évoluer mon travail. Lorsque je vais peindre des portes à Houston ou lorsque je vais peindre des murs à Saint Denis, le long du canal pour le parcours Aucwin, j ai à faire à des publics différents, des publics que je ne connais pas, des réactions et tout ça est très bon. Les revêtements des murs sont toujours différents et ce sont à chaque fois des challenges auxquels il faut trouver des solutions. Il y a aussi des contraintes de temps, etc… Tout ça pour dire que j’aime créer des atmosphères propices au travail en atelier et à la fois j aime me confronter à des contraintes qui, je pense, sont très bonne puisque ça permet d’éviter d’être fainéant et puis ça me permet d’élever mon niveau de peinture, de dessin mais aussi mon niveau de réflexion.

Exposition à Lyon de Romain Froquet du 22 Octobre au 26 novembre à la Galerie Clemouchka.

1 réflexion sur “Exposition à Lyon : Romain Froquet, 2e partie de l’itw”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut